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LES DÉRIVES
a) Le kaizen blitz
Une des dérives liées au changement est ce qu’on peut appeler le « kaizen blitz ». On effectue un changement radical et rapide sans prendre en compte la compréhension et les sentiments des intervenants.
Cette manière de faire est pourtant à l’opposé du but du kaizen qui vise une amélioration continue et progressive. On va donc faire face à des contraintes organisationnelles excessives et des attentes trop élevées, des participations illusoires aux décisions, un sentiment d’instrumentalisation, pour terminer par une charge mentale trop lourde avec énormément de stress.
b) Cost-killing
Certaines entreprises ont tendance à réduire le Lean management au cost-killing. C’est-à-dire à traquer simplement chaque coût et dépense superflus. Cette chasse aux gaspillages n’est pourtant que la troisième étape du processus (Muri – Mura - Muda). Ceux qui se lanceront dans la transformation vers cette optique finiront par échouer.
Cette chasse aux gaspillages finira par se répercuter sur les avis clients, mais également sur le personnel. Certains se verront licencier ou verront leurs pauses supprimées ; savoir peser le pour et le contre entre ce qui est nécessaire à l’entreprise et son personnel et ce qui n’ajoute pas de valeur sera primordial.
Avoir une optique à bas coût ne peut être viable que si l’entreprise s’oriente vers du low-cost, mais il s’agit d’une stratégie à part entière et non une philosophie Lean.
c) La standardisation tue l’innovation
La standardisation, oui mais pas trop ! Dans certaines sociétés, le grand nombre de productions permet de standardiser les processus avec des tâches répétitives pour lisser et fluidifier la production. Mais il faut rappeler que la standardisation sert principalement à optimiser l’organisation de travail. Il ne faut pas tomber dans l’abus car tout ne peut pas être unifié.
Le risque est de figer son entreprise et de ne plus savoir gérer l’imprévu tout en bloquant l’innovation et la créativité.
L’innovation est un des principaux attraits pour pousser le client à l’achat. Offrir un service standardnuira à la société et provoquera une diminution des ventes. Il ne faut pas oublier d’être créatif car c’est une des clefs du succès.
d) Licencier pour correspondre au changement
On ne pourrait blâmer les travailleurs réticents au changement car dans beaucoup d’entreprises, changement rime avec licenciement. Les réorganisations du travail réalisées dans le but de performance peuvent parfois faire ressortir des personnes en « trop ».
Par exemple, si on prend le cas d’une usine hypothétique spécialisée dans les ventilateurs. Nous avons un ouvrier assigné à une machine qui fabrique une pièce précise pour les ventilateurs et un autre ouvrier qui s’assure de la conformité et qualité des pièces fabriquées dans le cas où la machine n’aurait pas détecté un problème pourtant existant. Dans un but d’optimisation, le consultant Lean pourrait fournir une « feuille de contrôle » au premier ouvrier qui s’assurerait, toutes les heures, que les pièces produites par sa machine sont conformes. De cette façon on supprime un homme du maillon vu que le deuxième ouvrier perd son utilité.
La solution serait que le chef d’entreprise replace toutes ces personnes dans d’autres postes et en profite pour les former sur d’autres fonctions afin qu’ils deviennent utiles à l’entreprise. Ces salariés sont déjà embauchés par l’entreprise, il faut donc voir ça comme du temps débloqué pour augmenter leur valeur ajoutée. Malheureusement, beaucoup de patrons ne réfléchissent pas de cette façon. Dans une optique de chasses aux gaspillages, ils ne pensent pas sur le long terme et préfèrent licencier les travailleurs.
Selon l'article 37 sur la loi du 22 août 1978 sur les contrats de travail, lorsque le contrat a été conclu pour une durée indéterminée, chacune des parties peut le résilier moyennant un préavis. Pour les ouvriers, il existe une protection contre les licenciements abusifs, mais le licenciement est considéré comme abusif seulement s’il n’y a aucun lien avec l'aptitude ou la conduite de l'ouvrier ou si ce n’est pas fondé sur les nécessités du fonctionnement de l'entreprise, de l'établissement ou du service. Le travailleur licencié n’a donc que très peu de marge de manœuvre pour contester.
Les entreprises utilisant ces pratiques n’ont malheureusement pas compris un des piliers du Lean Management qui est la dimension humaine.